Reconnaître la détresse psychologique

Mon ado a subi un abus sexuel, comment réagir?

Reconnaître la détresse psychologique

Mon ado a subi un abus sexuel, comment réagir?

Un article écrit avec la Fondation Marie-Vincent

Votre jeune vous a rapporté avoir subi une agression sexuelle ou on vous a fait part de faits préoccupants ?

Pour un parent ou un(e) proche, découvrir une telle situation peut être un choc immense pouvant provoquer des sentiments de colère, de tristesse, de peur ou d’injustice, par exemple. Sachez que toutes ces réactions sont normales et légitimes.

Malgré l’onde de choc de ces révélations, il est essentiel que vous accompagniez votre adolescent(e) pour signaler la situation et trouver des ressources d’aide. Voici quelques informations pour vous aider à mieux comprendre ce qu’est un abus sexuel et comment y réagir.

Qu’est-ce qu’un abus sexuel ?

Une agression sexuelle, c’est tout acte d’ordre sexuel, avec ou sans contact physique, imposé à une personne. La victime est forcée de répondre aux attentes de son agresseur(e) par la contrainte, la menace implicite ou explicite, l’intimidation, la manipulation affective ou du chantage, l’utilisation de la force ou la peur.

L’abus sexuel est un geste de violence, dont la victime n’est jamais consentante ou responsable. Le-la jeune peut ainsi subir une pénétration ou une tentative de pénétration, un contact oral-génital, ou être forcé(e) à :  embrasser, caresser ou masturber quelqu’un, toucher ou être forcé(e) à se laisser toucher, regarder du matériel pornographique, prendre de la drogue ou de l’alcool pour avoir un rapport sexuel…

Les violences sexuelles portent ainsi atteinte aux droits fondamentaux de l’adolescent(e), à son intégrité physique, psychologique et à sa sécurité.

En savoir plus sur les différentes formes de violences sexuelles

Statistiques

  • 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 10 rapportent avoir été victimes de violence sexuelle avant l’âge de 18 ans.1
  • Le saviez-vous ? Dans près de 9 cas sur 10, les agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la jeune victime, comme un membre de la famille, une connaissance, un(e) amie, un(e) partenaire intime.2

Quelles sont les conséquences d’une agression sexuelle sur la santé mentale d’un(e) ado ?

Peu importe la forme qu’elle prend, la violence sexuelle, même sans contact physique, entraîne de multiples conséquences chez les adolescents(es).

À court terme, les jeunes victimes de violence sexuelle peuvent souffrir de problèmes émotionnels, psychologiques et de santé physique importants.

Les ados victimes de violence sexuelle sont significativement plus à risque de présenter des :

  • Symptômes de stress post-traumatique (cauchemars, flashbacks, comportements d’évitement, hypervigilance);
  • Symptômes d’anxiété (peur, nervosité, hypersensibilité);
  • Symptômes de dépression (mauvaise humeur, auto-évaluation négative, difficulté à éprouver du plaisir);
  • Comportements agressifs (non-respect, opposition, mensonge, vol, mots et gestes agressifs injustifiés envers les autres, intimidation);
  • Idées suicidaires et tentatives de suicide;
  • Comportements d’automutilation (se lacérer la peau, se gratter sévèrement la peau, se brûler la peau);
  • Symptômes de dissociation et de dépersonnalisation (sentiment d’irréalité ou de déconnexion par rapport à son corps);
  • Comportements à risque : abus de substance, multiples partenaires sexuels (grossesse non planifiée, risque pour les infections transmises sexuellement (ITS), grossesse à risque).

 

Les ados victimes sont aussi plus susceptibles d’avoir de moins bons résultats scolaires, d’abandonner leurs études…

 

Ces conséquences ont souvent un impact à long terme, pouvant conduire à un dysfonctionnement et à une détresse significative à l’âge adulte.

En savoir plus

Comment réagir si votre jeune vous rapporte une agression sexuelle? 🤔

Une personne qui vit ou a vécu des violences sexuelles peut se sentir angoissée, honteuse, en colère, triste… Elle peut avoir peur d’en parler, d’être jugée, de ne pas être crue, de la vengeance de l’autre…

Confier une telle situation demande donc beaucoup de courage, il est important que votre jeune se sente soutenu(e) et protégé(e). Pour cela, vous pouvez :

• Écouter: ouvertement et calmement, sans juger. Laissez-lui la chance de parler librement en posant des questions ouvertes, ne l’interrogez pas indument pour ne pas influencer son discours.

• Rassurer et valoriser: dites-lui qu’il ou elle a pris la bonne décision en vous parlant de ses difficultés et que vous allez l’aider. Rappelez-lui qu’il (elle) n’est pas seul(e).

• Croire: faites-lui comprendre que vous le ou la croyez. Gardez en tête que, même si la situation rapportée est floue et difficile à comprendre, votre jeune a besoin de ressentir que vous le ou la croyez.

• Déculpabiliser: remettre la responsabilité à la personne qui a agressé. Il(elle) n’est pas coupable, peu importe les circonstances, c’est important de lui faire comprendre.
Évitez par exemple les propos comme : ‘Tu aurais pu l’éviter’ – ‘Ton attitude était peut-être provocante’ – ‘Si tu avais porté une autre tenue, ça ne serait pas arrivé’. Dites-lui qu’il(elle) n’y est pour rien.

• Valider ses émotions: ne pas minimiser la situation. Évitez par exemple de dire : ‘Ce n’est pas si grave’ – ‘Ce n’est rien, ça va passer’.

• Signaler : en tant que parent, vous êtes tenu de signaler la situation au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ). C’est également le cas pour toute personne, professionnel(le) travaillant auprès des enfants, employé(e) du réseau de la santé et des services sociaux, enseignant(e), éducateur(ice) œuvrant dans un milieu de garde et policiers(ères).

👉 Vous pouvez signaler la situation en communiquant avec la DPJ de votre région, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. L’identité du signalant est confidentielle. Pour vous aider, consultez le document Faire un signalement au DPJ, c’est déjà protéger un enfant.

👀 Sachez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de certitude ou de preuve pour signaler une situation.

👉 Il est aussi possible de porter plainte aux services de police, il n’y a pas de limite de temps pour le faire.

Quelles ressources d’aide pour votre jeune victime d’abus sexuel ?

Votre ado est victime de violence sexuelle? Vous n’êtes pas seul(e). Voici une liste de ressources qui peuvent vous aider :

Bottin de ressources pour les parents par la Fondation Marie-Vincent

• Centre canadien de protection de l’enfance :
Signaler une situation de cyberviolence sexuelle
Obtenir de l’aide pour faire retirer une image intime qui circule en ligne

Guide des parents par le Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle (CPIVAS)

Dépliant  Clique sur toi pour prévenir les violences sexuelles auprès des jeunes

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Sources

1Hébert, M., Tourigny, M., Cyr, M., McDuff, P. et Joly, J. (2009). Prevalence of childhood sexual abuse and timing of disclosure in a representative sample of adults from Quebec. The Canadian Journal of Psychiatry, 54(9), 631-636. doi: 10.1177/070674370905400908
2 L’ampleur des agressions sexuelles chez les jeunes, Institut National de Santé Publique au Québec (INSPQ)

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La Fondation Marie-Vincent soutient les enfants et les adolescent·e·s victimes de violence en leur offrant, sous un même toit, les services dont elles et ils ont besoin. Elle contribue à prévenir la violence sexuelle en misant sur l’éducation et la sensibilisation, et en aidant les enfants présentant des comportements sexuels problématiques.

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