Ma santé mentale, j'y tiens!
Aider un(e) proche qui ne va pas bien
Ma santé mentale, j'y tiens!
Aider un(e) proche qui ne va pas bien
Auteure: Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice
Parfois, même si tu vas bien, l’un(e) de tes proches peut vivre un moment difficile. Quand un(e) ami(e), un parent ou une autre personne que tu aimes ne va pas bien, il est possible que tu te sentes impuissant(e), coupable et dans l’incompréhension.
Il se peut que ce moment difficile se prolonge et que la détresse devienne si grande qu’elle impacte les différentes sphères de vie de cette personne (l’école, le travail, la famille, les amis(-es), les relations amoureuses, les activités parascolaires).
En tant que proche de cette personne, tu as peut-être envie de l’aider à se sentir mieux. Cela démontre ta sensibilité, ton empathie et ta compassion, qui sont toutes de très belles qualités.
Comment bien l’accompagner en n’oubliant pas de prendre soin de toi au passage? Ce texte t’aidera en te donnant des conseils pour te repérer dans cette situation délicate.
Jusqu’où peut-on aller dans l’aide qu’on offre à un(e) proche qui ne va pas bien?
Il est important de faire preuve d’autocompassion, c’est-à-dire de respecter ses propres limites. Le but d’aider n’est pas de porter la souffrance de l’autre à sa place, ni de ressentir exactement la même détresse que cet être aimé. L’objectif est plutôt de faire sentir à la personne qui ne va pas qu’elle n’est pas seule, qu’on est là, qu’elle peut se confier à nous.
Prends seulement le temps de te poser ces questions :
- Est-ce que je me sens capable aujourd’hui d’entendre des confidences difficiles?
- Est-ce que je me sens disponible émotionnellement pour accueillir la détresse de la personne que j’aime mais qui ne va pas?
Il se peut que la réponse soit : non. Et c’est correct! Ça ne fait pas de toi une mauvaise personne ou un(e) mauvais(e) ami(e). Ça fait de toi quelqu’un qui se respecte, qui établit ses limites dans un but de se protéger et de se préserver.
Comment le dire? Voici des exemples de comment le formuler:
- « Tu sais, aujourd’hui, je ne me sens pas assez solide pour parler de ta situation. Par contre, si tu as envie qu’on fasse une activité pour te changer les idées, ça me ferait plaisir. »
- « J’ai besoin de ME changer les idées aujourd’hui et d’être seul(e). On se reparle à un autre moment? ».
Quand c’est l'un de nos parents qui ne va pas
Si l’un de tes parents ne va pas bien, il est normal que ça impacte ta vie. Évidemment qu’on aimerait mieux que nos parents soient en grande forme, qu’ils aillent bien. Il se peut que tu ressentes le besoin d’aider ton parent qui est fatigué ou qui vit des moments difficiles. Même si tes intentions sont bonnes, souviens-toi que tu n’es pas un adulte et que tu n’as pas à prendre de telles responsabilités.
- Rappelle-toi qu’il est important de ne pas devenir le confident principal de ton parent, même si tu peux trouver ça valorisant.
- Ton parent devrait pouvoir en parler à son conjoint ou sa conjointe, à un(e) ami(e) de confiance, voire à un(e) spécialiste en santé mentale.
- Le mot d’ordre, encore une fois : te préserver. Respecter tes limites. Prendre soin de toi et de TA santé mentale.
Les attitudes gagnantes à adopter
Peu importe qui vit de la détresse dans ton entourage, tu n’as pas à trouver LE mot parfait pour lui redonner le sourire, tout simplement parce que CE mot parfait n’existe pas. En fait, le fait de se sentir écouté(e), compris(e), accueilli(e), non-jugé(e) est ce qui aide vraiment nos proches. Des gestes de grand réconfort peuvent être :
- Écouter;
- Offrir un câlin;
- Poser sa main sur l’épaule de la personne;
- Établir un contact visuel.
Comment réagir lorsqu’on reçoit des confidences préoccupantes?
Attention : si ton ami(e) ou ton parent te confie sa détresse et te demande de ne pas en parler, ne garde pas cela pour toi et fais-toi aider. Ce n’est pas trahir la personne qu’on aime de demander du soutien car ce sont des situations très difficiles à vivre qui demandent le support d’un(e) professionnel(-le) de santé.
Comment te faire aider?
N’hésite pas à référer la personne en détresse à des ressources spécialisées en santé mentale, comme :
- Les intervenants(-es) scolaires (psychoéducateurs(-trices), travailleurs(-euses) sociales, psychologue, éducateurs(-trices) spécialisées)
- Le CLSC du quartier
- Les lignes d’écoute, comme Tel-Jeunes
Et si tu es inquiet(-ète) pour la sécurité ou la vie de cette personne, la ligne SOS Suicide est disponible 24h/24, 7j/7. Ne reste pas seul(e) avec les propos suicidaires d’une personne et avise un(e) professionnel(-elle) de la santé rapidement, les parents de ton ami(e) et en cas d’urgence, signale le 911.
Pour connaître les 13 symptômes de la dépressionBesoin de parler de ce que tu ressens?
Parle avec un intervenant de Tel-Jeunes : c’est anonyme, gratuit et accessible 24/7
Découvrez le livre de l’auteure
Éli: comprendre la dépression à l’adolescence – Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice.
«Éli» est un guide pratique qui leur permet de reconnaître les symptômes de la dépression et ses facteurs de risque, de se sentir moins seuls et surtout, de trouver des trucs concrets pour retrouver une image positive d’eux-mêmes et pour aller de l’avant.
ACHETER LE LIVRE ↗Avec notre partenaire
Les Éditions Midi trente : des livres pratiques et des outils d’intervention sympathiques pour surmonter les difficultés et stimuler le potentiel des petits et des grands.